« Pour cette création, je désire aborder un nouvel espace, celui de la verticalité. À travers un dispositif proposé par la compagnie Retouramont et Benjamin Lebreton, et accompagné d’une dizaine de danseurs au plateau je me confronterai à un environnement où le mouvement se joue de la gravité.
Je n’ai eu de cesse à travers mes créations d’aller à la rencontre de ce qui m’était étranger, que ce soit la musique classique, les arts numériques, la danse contemporaine… C’est aussi l’envie de revenir à la matière, physique, après avoir exploré la 3ème dimension dans Pixel.
Tout semble possible, la chute comme l’élévation. Le rapport au sol, si primordial pour le danseur hip-hop, sera fondamentalement modifié. Les jeux de contacts entre les interprètes seront bousculés : le danseur pourra tour à tour être socle et porteur ou au contraire voltigeur, marionnette animée par le contrepoids de ses partenaires au sol.
Cette nouvelle « surface » de danse m’amènera à me questionner sur la notion d’espace scénique - comment s’approprier les airs par la danse ? - sur la relation entre des individus au plateau, ici évidente par la notion du lien, du fil qui retient le corps.
De nouvelles lignes de fuite naîtront dans cette recherche. Les dispositifs utilisés en danse verticale apportent de nouvelles sensations, une forme de légèreté, l’impression de voler, de l’illusion.
Redessiner la palette de jeu, bousculer les repères tout en préservant le vocabulaire de la danse hip-hop m’animeront dans cette création.
Je continuerai à explorer la relation entre la danse et la musique d’Armand Amar qui fait conjuguer avec une infinie poésie les différents univers.
La scénographie et les lumières contribueront à favoriser le dialogue et à harmoniser ces croisements.
J’imagine ce nouvel opus comme une hybridation et une inversion des codes de la danse, sur le fil, en équilibre ! »
Mourad Merzouki